LES ALPINS ONT PLEURE A BOURG SAINT MAURICE
Petit cliché pris il a soixante années,
Te revoir m’a ému, alors je t’ai scanné.
Ce bel été sur nos montagnes de France
Mettait les neiges éternelles en souffrance,
Le tapis blanc dévoilait des taches sombres,
Mais à quoi pouvaient correspondre ces ombres
Jamais observées sur l’Aiguille des Glaciers ?
« J’en aurai le cœur net » se dit notre officier.
Son action déclencha les « Eclaireurs skieurs »
Ces montagnards aguerris qui, dans la douleur,
Découvrirent les débris d’une « Forteresse »
N’ayant pas surmonté sa grande détresse
Neuf héros du ciel partageaient le blanc linceul
Dans une tombe cratère connue de Dieu seul.
Quelques menues reliques, figées par le grand gel,
Que les Alpins arrachèrent à l’immensité,
Se regroupèrent dans la funèbre chapelle
Reformant l’équipage pour l’éternité.
Notre « foyer » fut leur dernière carlingue,
Nous obligeant tous à devenir bilingues
Pour recevoir leurs frères d’arme venus de bien loin
Préparer leur dernier vol avec grand soin.
Le Bataillon entier leur rendit les honneurs
Leur cercueil était porté par les Eclaireurs.
Même nos chiens de montagne restaient au « Garde à vous »
Quand le grand Général nous dit « C’est grâce à vous,
Que, demain, l’Amérique retrouvera ses fils
Et vous serez connus de New York à Memphis. »
Francis Raout
Octobre 1988
La Chapelle ardente au foyer Un seul cercueil pour tout l'équipage. (Petit cliché que j'avais tiré en 1947). Dans ce cercueil il y a : Un crane - un morceau de main - un bras (du coude à la main) - un morceau de jambe - 2 pieds.
Des documents permettant d'identifier l'avion et quelques objets sont posés sur la table.
Une section d'éclaireurs skieurs comme celle qui a retrouvé l'épave
Une « Forteresse volante » U.S. B. 17 s’était écrasée, le 1er Novembre 1946 dans le Massif du Mont Blanc, sur l’Aiguille des Glaciers et il fallut attendre 1947 pour découvrir, par hasard, sa présence. C’est dans leurs sacs à dos que les Eclaireurs Skieurs du Bataillon ramenèrent les quelques pauvres restes éparpillés sur le site mais conservés par le grand gel et aussi des petits objets retrouvés dans les débris ( montre – boite de bonbons_ stylo- papiers divers) et qui sont sur la table près du cercueil qui les réunit tous dans la mort. L'épave était éparpillée sur une grande étendue et seules des parties lègères de l'avion et de son équipement furent retrouvées. On pense que les parties les plus lourdes de l'avion sont enfouies dans le glacier.
C'est le Lieutenant Noêl Mollard et sa section d'Eclaireurs Skieurs qui ont ramené les premiers restes humains et quelques objets le 27 Juillet 1947. Voici le premier rapport de cette aventure, retrouvé en octobre 2010. C'est l'éclat du soleil sur une glace du cockpit qui intrigua notre Officier.
En 1947, le Quartier Général des Forces américaines était encore basé en Allemagne, c’est leur Commandant en Chef qui fit l’éloge funèbre des disparus, ses paroles nous étaient traduites par haut parleur au cours d’une cérémonie exeptionnelle et, oh combien émotionnelle qui eu lieu dans la cour de la caserne de Bourg Saint Maurice. Le Bataillon Alpin était en armes, les Eclaireurs skieurs formaient la garde d'honneur, notre fanfare joua les hymnes, un détachement de l’Armée U.S. était à nos côtés.
Tous les journaux français ont relaté l’événement et mon père l’avait appris par la Voix du Nord.
Si quelqu’un, plus au courant que moi, peut me fournir d’autres renseignements, je le remercie d’avance. Des questions se posent. En effet, qu’est devenue l’épave où du moins ce qui en restait ? y a-t-il eu un récit de cet évènement ? y a-t-il une stèle sur les lieux ? les alpinistes qui " font l’Aiguille" en sont ils informés ?.
I2 Novembre2008
Sur le site "Ailes anciennes de Savoie" J'ai retrouvé quelques renseignements. En ce temps là, on nous disait que l'appareil avait percuté l'Aiguille des Glaciers pendant la guerre, or d'après " Ailes anciennes de Savoie" c'est le 1 er Novembre 1946 que le B17 G, sériel 43-39338, de l' USAAF Troop Carrier, 51st TCG de la 15th TCS, appartenant à la base aérienne de Eschborn en Allemagne, décolle de la base de Capodicino, près de Naples, à 00h54, pour un vol vers Bovington en Angleterre. Son plan de vol prévoyait le survol des terrains de Bastia-Poretta en Corse, d'Istres, de Lyon et de Paris. La forteresse n'étant pas arrivée à destination, des recherches seront éffectuées pendant 18 jours. Elles resteront vaines.
A bord de l'appareil: Colonel Hudson. H. Upham, pilote. Colonel Ford L.Fair. Major Lawrence Lofton Cobb. Lieutenant Alfred D.Ramirez. M/Sgt John E.Gilbert. S/Sgt William A.Hilton. T/Sgt Zoltan J. Dabovich. T/Sgt William S. Cassell.
Rien sur la cérémonie de Bourg Saint Maurice. Mais, Monsieur Mathevet, le spécialiste du site "AERONEWS" m'apprend qu'ils étaient huit et non neuf comme je le dis plus haut.
Je prouve qu'au moment de la découverte, il était question de neuf membres d'équipage et non de huit en en montrant une partie du rapport du Commandant de notre Bataillon, le Commandant Chalandon. ( Rapport retrouvé en octobre 2010)
"Nine persons aboard " Neuf personnes à bord
Le journal américain du 7 novembre 1946
Dans GOOGLE Tapez: AERONEWS (Le journal rhonalpin...)
Extrait du rapport de perte de l' US Air Force
Les" Ailes anciennes de Savoie" ajoutent: Une patrouille du 99e Bataillon d' Infanterie Alpine découvre les restes de l' appareil sur la montagne "Aiguille des Glaciers" sur un glacier à 3.750 mètres, à 15 miles au sud ouest du sommet du Mont Blanc. Quelques débris de l'appareil et des restes humains permettent d'identifier l'avion. Les causes de l'accident semblent imputables aux conditions météorologiques du moment.
Sur les lieux de l'accident, une pale d'hélice fichée dans le rocher lors du crasch sert aux alpinistes pour accrocher leur corde.
Dernière nouvelle: Un symphatique internaute demeurant en Suisse, grand technicien des craschs, nous donnera certainement d'autres précisions. A suivre.....
Quand ce monsieur , visite le site de l'accident lors d'une course en montagne, il y allume une petite veilleuse rouge en mémoire des "américains" Ce geste me donne la larme à l'oeil .
J'ai malheureusement égaré son adresse, si il se reconnait qu'il me contacte de nouveau , d'avance merci.
Grande nouvelle: 20 mars 2012 - Monsieur Michel RANGUELOV, (c'est lui le sympathique internaute suisse) vient de me contacter et il va nous aider à créer un petit musée de la Forteresse volante,à Bourg Saint Maurice, en nous fournissant bien des élèments.
Qu'il en soit chaleureusement remercié.
Voici donc, retrouvé, ce premier message, prélude à tant d'autres qui vont succéder dans l'aventure que je narre ci après.
ABANDON DES RECHERCHES
Nos chefs prévoient la restitution des débris dans quelques années...
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